«Ne t'inquiète pas, ce type a beaucoup d'argent, je sais ce que je fais.»

Cette phrase, attribuée à Nafissatou Diallo et citée dans le New York Times il y a près d'un mois, a profondément miné la crédibilité de l'accusatrice de Dominique Strauss-Kahn et mis en péril les poursuites contre ce dernier. La femme de chambre d'origine guinéenne l'aurait prononcée lors d'un entretien téléphonique avec un détenu d'Arizona au lendemain de l'agression sexuelle dont elle dit avoir été victime.

Hier, Diallo a été longuement interrogée au bureau du procureur de New York sur cette conversation avec l'homme emprisonné pour une affaire de drogue. Une conversation en peul que les enquêteurs ont mis plusieurs semaines à traduire, selon le Times. Après la rencontre d'hier avec les procureurs à laquelle a participé un traducteur, l'avocat de la victime présumée, Kenneth Thompson, a déclaré à la presse que sa cliente avait été mal citée. Selon lui, la traduction exacte de la phrase-clé est la suivante :

«Quelqu'un a essayé de me violer et c'est quelqu'un qui a du pouvoir, un homme important.»

Comme on peut le lire dans cet article du Times, le détenu est celui qui a soulevé la question de l'argent, selon Thompson. L'avocat affirme que Diallo a clairement répondu à son interlocuteur que l'argent n'était pas à l'origine de sa plainte contre DSK.

Le bureau du procureur de New York n'a pas voulu commenter les déclarations de Me Thompson, se contentant de dire que «l'enquête était toujours en cours». La prochaine audience de DSK aura lieu le 23 août.

En attendant, Nafissatou Diallo tiendra ce midi une conférence de presse pour remercier les gens qui l'ont appuyée. Elle ne répondra cependant à aucune question.