Depuis le début de sa campagne présidentielle, le républicain Herman Cain a manifesté à plusieurs reprises son intolérance à l'égard des adeptes de l'islam. L'ancien PDG de la chaîne Godfather's Pizza a d'abord affirmé qu'il ne nommerait pas de musulman au sein de son cabinet. Il a ensuite amendé cette déclaration en disant qu'il serait prêt à nommer un musulman qui n'adhère pas à la charia ou qui ne soit pas un terroriste. Et il a ajouté tout récemment que les localités américaines avaient le droit d'interdire la construction de mosquées.

Tout cela fait cependant partie d'un passé que Cain renie presque totalement. Le candidat républicain a en effet rencontré hier en Virginie un groupe de dirigeants musulmans pour s'excuser de ses commentaires qui ont pu blesser les musulmans américains et «trahir mon engagement envers la Constitution des États-Unis et la liberté de religion qu'elle garantit».

Si l'on en juge par cet article, Cain a fini par établir un lien qu'il s'était toujours refusé de reconnaître entre la discrimination dont font l'objet les musulmans américains d'aujourd'hui et les Noirs d'une autre époque aux États-Unis. Je cite un extrait de sa déclaration :

«Comme je m'y attendais, nous avons découvert que nous avions beaucoup plus en commun dans nos valeurs et nos vertus. En me fondant sur ma propre expérience en tant que jeune Noir grandissant dans le Sud ségrégationniste, je comprends leur frustration face aux stéréotypes. Ceux qui ont participé à cette rencontre, comme la plupart des musulmans américains, sont des musulmans pacifiques et des Américains patriotiques dont la bonne volonté est souvent éclipsée par les actions répréhensibles des djihadistes.»

Tout en faisant son mea-culpa, Cain a précisé qu'il maintenait son opposition à «l'interférence de la charia dans le système juridique américain».