Faute d'une intervention in extremis du gouverneur du Texas, Duane Buck deviendra à 18h (heure locale) le deuxième condamné à mort à être exécuté au Texas cette semaine et le 236e depuis que Rick Perry a succédé à George W. Bush à Austin.

Personne ne met en doute la culpabilité de Buck, qui a écopé la peine capitale pour avoir tué son ex-petite amie et l'ami de celle-ci en 1995. Mais ses avocats demandent à Perry d'accorder à leur client un sursis de 30 jours pour lui assurer une nouvelle audience où les circonstances de sa condamnation seront réexaminées.

Lors de la phase du procès de Buck où les jurés devaient choisir sa sentence, un psychologie a déclaré à la barre des témoins que les criminels noirs étaient plus susceptibles de poser un danger futur pour le public s'ils sont relâchés. L'ancien ministre de la Justice du Texas, John Cornyn, qui est aujourd'hui un sénateur et un allié de Perry, avait estimé en 2000 que le dossier de Buck devait être rouvert en raison de «l'introduction déplacée de considérations raciales lors de l'audience de condamnation de M. Buck».

Duane Buck n'est pas le seul condamné à mort afro-américain à attirer l'attention des médias nationaux et internationaux ces jours-ci. Troy Davis en est un autre, qui doit être exécuté le 21 septembre dans l'État de Georgie pour le meurtre d'un policier blanc en 1989. Je cite un extrait d'un article que consacrait récemment l'AFP à cet homme de 42 ans devenu un symbole international de la lutte contre la peine de mort :

L'affaire remonte à 1989, lors d'une bagarre sur un parking de Savannah. Un jeune policier était intervenu et avait reçu une balle mortelle.

Neuf témoins ont désigné à l'époque Troy Davis comme l'auteur du coup de feu mais l'arme du crime n'a jamais été retrouvée et aucune empreinte digitale ou ADN n'a été relevée.

Depuis, sept témoins sont revenus sur leurs déclarations, dont certains ont désigné un autre tireur.

La Cour suprême avait offert à Troy Davis la possibilité exceptionnelle, en août 2009, de bénéficier d'une nouvelle audience. Plusieurs témoins avaient raconté, sans convaincre le juge fédéral, comment la police les avait persuadés à l'époque de désigner le jeune Noir.