En présentant un plan de réduction du déficit se chiffrant à 3 000 milliards de dollars sur dix ans, Barack Obama promettra aujourd'hui d'opposer son veto à toute proposition de loi qui ne contiendra pas de nouvelles recettes prélevées sur les Américains les plus riches et les grandes entreprises.

Le président proposera l'abandon des allégements fiscaux de l'ère Bush accordés aux contribuables les plus fortunés (800 milliards de dollars seront ainsi récupérés sur dix ans) et l'élimination de niches fiscales par le biais d'une refonte du code des impôts (gain total estimé sur dix ans : 700 milliards de dollars). La taxe fameuse «Buffett» sera incluse dans les nouvelles recettes.

Le plan Obama prévoit par ailleurs des économies de 320 milliards de dollars liées à des coupes dans les programmes d'assurance santé Medicare et Medicaid et de 1 100 milliards de dollars liées aux retraits des troupes déployées en Irak et en Afghanistan.

Ce plan s'adresse à la commission bipartisane qui doit s'entendre d'ici fin novembre sur au moins 1 200 milliards de dollars de réductions du déficit. Ce montant s'ajouterait aux 917 milliards déjà décidé en août dans le cadre de l'accord qui a ouvert la voie au relèvement du plafond de la dette.

Paul Ryan, le Monsieur Budget des républicains de la Chambre des représentants, a dénoncé hier la taxe «Buffet» qu'entend proposer le président et qui consisterait à ramener le taux d'imposition sur les revenus des millionnaires au même niveau que celui des classes moyennes. Je cite le représentant du Wisconsin :

«La lutte des classes peut être bonne en politique, elle est nulle en économie. Cela sanctionne la création d'emplois et ceux qui créent des emplois.»