Le comité des grâces de Géorgie a refusé ce matin de commuer en peine de prison à vie la condamnation à mort de Troy Davis, dont l'exécution par injection létale est programmée demain à 19h.

Condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un policier blanc, Davis jouit de l'appui de plusieurs personnalités américaines et internationales, dont l'ancien président Jimmy Carter et le pape Benoit XVI, en raison des doutes sur sa culpabilité. Le policier, Mark MacPhail, a été été abattu en pleine nuit après être intervenu pour stopper une bagarre sur un parking de Savannah.

À l'époque, neuf témoins ont pointé du doigt Troy Davis comme l'auteur du coup de feu. L'arme du crime n'a cependant jamais été retrouvée et aucune empreinte digitale ou ADN n'a été relevée. Depuis, sept témoins sont revenus sur leurs déclarations incriminant Davis, dont certains ont désigné un autre tireur.

Lors d'une audience devant un juge fédéral en août 2009, plusieurs témoins ont raconté en vain comment la police les avait convaincus de pointer du doigt Davis, aujourd'hui âgé de 42 ans.

Symbole international de la lutte contre la peine de mort, Troy Davis compte également parmi ses supporteurs des partisans de ce châtiment, dont William Sessions, ex-directeur du FBI, et Bob Barr, ex-représentant républicain de Géorgie.

L'exécution de Davis a déjà été suspendue in extremis à deux reprises, en 2008 et 2009.