Condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un policier blanc, Troy Davis vient tout juste d'être exécuté par injection mortelle dans une prison de Géorgie, malgré les doutes sur sa culpabilité. L'exécution de l'Afro-Américain de 42 ans, devenu symbole du combat contre la peine de mort, a été retardée d'un peu plus de quatre heures après que la Cour suprême eut accepté d'étudier une ultime requête de ses avocats. La plus haute instance américaine a cependant refusé de lui accorder un quatrième sursis en autant d'années.

Aucune preuve matérielle ne liait Davis au meurtre de Mark MacPhail, survenu en pleine nuit dans le parking d'un Burger King à Savannah. Sept des neuf témoins qui l'avaient désigné comme le tireur se sont rétractés sous serment. Un autre homme a avoué être le tireur. Plusieurs des témoins ont expliqué avoir été forcés par la police à pointer Davis du doigt.

Justice?

En bout de ligne, Troy Davis est mort en raison de son incapacité à prouver son innocence. Mais la possibilité que l'État de Géorgie ait exécuté un innocent est bel et bien réelle et glace le sang dans les veines.

P.S. : Les derniers paroles de Davis aux membres de la famille de la victime qui ont assisté en personne à son exécution :

«Ce n'était pas de ma faute. Je n'avais pas d'arme... Je n'ai pas tué personnellement votre fils, père, frère. Je suis innocent.»

(Photo AP)