Comme le raconte mon collègue Alexandre Sirois dans ce compte rendu, Rick Perry et Mitt Romney ont dominé hier soir à Orlando le débat télévisé entre les prétendants républicains à la Maison-Blanche, les deux hommes consacrant une bonne partie de leurs interventions à des attaques mutuelles.
S'il faut se fier à la plupart des analyses, Romney est sorti gagnant de cet affrontement musclé au cours duquel il s'est notamment positionné à droite de Perry sur l'immigration. Il a également forcé le gouverneur du Texas à défendre à nouveau sa position sur le régime public de retraite. Et il a reçu l'aide des autres candidats, qui l'ont épargné de façon générale pour focaliser leurs critiques sur Perry, le meneur dans les sondages.
Comme cela avait été le cas lors de ses deux débats précédents, Perry a fourni une performance plutôt solide durant la première heure de l'affrontement, attaquant notamment Romney sur sa réforme du système de santé au Massachusetts. Mais il a encore manqué d'essence dans la deuxième heure. Tentant de dépeindre Romney en girouette, il s'est lamentablement emmêlé dans des phrases qu'il avait visiblement préparées à l'avance. Il a également offert une réponse confuse à une question sur le Pakistan.
Ironiquement, c'est une de ses réponses les plus articulées et passionnées qui risque le plus de nuire à Perry. Il a en effet traité de sans-coeur les critiques de sa politique texane de subventionner les études universitaires d'enfants d'immigrants illégaux. Une bonne façon de se mettre à dos la plupart des républicains!
Mais, comme le souligne Marc Thiessen dans cette analyse, il faut se méfier des premières impressions. Car il est possible que Romney soit sorti perdant de ce débat en raison d'une phrase qu'il a prononcée vers la fin de l'affrontement :
«Il y a plusieurs raisons de ne pas m'élire - il a plusieurs raisons de ne pas élire d'autres personnes sur cette scène.»
En attendant que les républicains se servent de la première partie de cette phrase pour attaquer notamment la réforme du système de santé de Romney au Massachusetts, le Parti démocrate a sauté sur ce morceau de choix et produit cette pub :