Il était entendu que la réforme du système de santé promulguée en 2010 par Barack Obama aboutirait un jour devant la Cour suprême des États-Unis. Mais l'administration démocrate veut accélérer le processus. Aussi a-t-elle renoncé lundi de demander à la Cour d'appel de Géorgie de reconsidérer une décision de trois de ses juges et annoncé hier sa décision de s'en remettre plutôt à la plus haute instance américaine.

Il s'agit d'un pari audacieux de la part de l'administration Obama. Car la Cour suprême, si elle accepte la demande du ministère américain de la Justice, pourrait rendre un verdict sur la constitutionnalité de la réforme du système de santé en juin 2012, en pleine campagne présidentielle.

Comme l'explique le New York Times dans cet article, un verdict négatif pourrait mobiliser les électeurs progressistes, alors qu'un verdict positif pourrait avoir le même effet chez les électeurs conservateurs. Mais le président Obama pourrait sans doute rabattre le caquet à ses critiques s'il obtenait l'appui d'un juge conservateur comme Antonin Scalia, ce qui n'est pas exclu.

La mesure la plus controversée de la réforme rend obligatoire pour tous les citoyens de se doter d'une assurance maladie à partir de 2014. Selon cet article du Washington Post, le ministère de la Justice mentionne à plusieurs reprises dans sa demande à la Cour suprême un raisonnement du juge Scalia qui pourrait aider sa cause dans le cas de la réforme santé.