Dans un reportage publié aujourd'hui à la une, le Washington Post accuse le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, candidat potentiel à la vice-présidence en 2012, d'avoir embelli l'histoire de sa famille en laissant entendre que celle-ci avait fui Cuba après l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro. Or les Rubio se sont installés aux États-Unis deux ans et demi avant la chute de Fulgencio Batista.

Le bureau de Marco Rubio a confirmé hier soir que sa famille avait quitté Cuba en 1956. L'entourage du sénateur affirme cependant que ses parents sont retournés dans l'île à plusieurs reprises pour voir comment évoluait la situation après la prise de pouvoir de Castro, n'ayant pas perdu l'espoir d'y retourner un jour.

Cela étant dit, comme le souligne le Washington Post, le sénateur Rubio mentionne bel et bien sur son site internet que ses parents sont arrivés aux États-Unis «après la prise de pouvoir de Fidel Castro». Le Post fait également référence dans son article à un discours prononcé par Rubio en 2006, à la veille de son accession à la fonction de président de la Chambre de Floride, à l'âge de 36 ans. (voir le clip qui coiffe ce billet). J'en cite un extrait :

«En janvier 1959, une brute appelée Fidel Castro a pris le pouvoir à Cuba et une multitude de Cubains ont été forcés de fuir et de venir ici aux États-Unis. Quand ils sont arrivés, ils ont été accueillis par le peuple le plus compatissant de la terre. (...) Aujourd'hui, vos enfants et vos petits-enfants sont secrétaire du Commerce des États-Unis et membres du Congrès, ils sont pdg de grandes compagnies et entrepreneurs florissants, ils ont gagné des Grammy et se sont illustrés comme journalistes, ils sont sénateur des États-Unis et bientôt même président de la Chambre de Floride.»

Le journaliste Marc Caputo du Miami Herald se porte à la défense de Rubio dans ce billet. Il fait notamment fait valoir que Rubio, dans son discours de 2006, se contentait de souligner que ses parents faisaient partie de la communauté des «exilés» cubains.

P.S. : Un groupe démocrate a déjà réalisé et diffusé sur internet une pub reprenant les accusations du Washington Post :