Un certain nombre de conservateurs, dont Rush Limbaugh et Ann Coulter, se sont portés à la défense de Herman Cain hier, mettant sur le compte du racisme la couverture médiatique des allégations de harcèlement qui visent le prétendant républicain à la présidence. Je cite un extrait de la réaction volcanique de l'animateur de radio :

«Regardez la vitesse avec laquelle les mainstream media ont sauté sur le plus vil des stéréotypes racistes pour attaquer un conservateur noir. (...) Que feront-ils ensuite? Verra-t-on sur MSNBC une caricature montrant Herman Cain avec des grosses lèvres en train de manger un melon d'eau?»

D'autres commentateurs et militants conservateurs ont comparé la situation de Cain à celle de Clarence Thomas, accusé de harcèlement sexuel par Anita Hill après avoir été nommé par George Bush père à la Cour suprême des États-Unis. Coulter a même repris une expression utilisée par Thomas lors de son audition devant le Sénat - high-tech lynching - pour parler du traitement médiatique réservé à l'ancien pdg de Godfather's Pizza.

Selon Coulter un «homme noir, fort et conservateur» comme Herman Cain «terrifie» les progressistes. Cain, à la surprise générale, se retrouve parmi les meneurs de la course à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012.

Dimanche soir, le journal Politico a publié sur son site un article affirmant qu'au moins deux employées de la National Restaurant Association avaient accusé Cain de harcèlement sexuel dans les années 1990, à l'époque où l'homme d'affaires était le président de cette organisation.

Durant une bonne partie de la journée d'hier, Cain a non seulement nié avoir harcelé ces femmes mais également avoir été mis au courant qu'elles avaient reçu un certain montant d'argent dans le cadre d'un arrangement à l'amiable avec l'association. En fin de la journée, il a changé sa version en disant qu'il avait été informé qu'une femme avait reçu «deux ou trois mois de salaire» avant de quitter l'association.