Malgré un léger recul du taux de chômage - de 9,1% à 9% -, le solde net des embauches en octobre - 80 000 - est inférieur aux prédictions, un énième signe de la lenteur de la croissance économique aux États-Unis.

La publication des chiffres officiels de l'emploi survient au lendemain du verdict négatif du Sénat sur une mesure du plan emploi de Barack Obama. Cinquante-et-un sénateurs contre 49 ont voté en faveur de l'ouverture des débats sur cette mesure qui prévoyait notamment d'investir 50 milliards de dollars dans les infrastructures, mais il fallait 60 votes pour surmonter le filibuster des républicains.

Les données sur le chômage auront évidemment un impact sur l'élection présidentielle de 2012. Les républicains font valoir que le taux de chômage élevé est la preuve de l'échec du programme économique du président, une analyse qui est remise aujourd'hui en question dans cet article du New York Times.

Comme le rappelle le journaliste Richard Stevenson, la plupart des analystes non-partisans, dont ceux du Bureau du budget du Congrès, s'accordent pour dire que le plan de relance de février 2009 a créé «au minimum des centaines de milliers d'emplois».

Néanmoins, Barack Obama demeure vulnérable, en raison notamment des projections par trop optimistes de son équipe économique. Dix jours avant l'arrivée du démocrate à la Maison-Blanche, ceux-ci avaient prédit que le taux de chômage se situerait autour de 6% à la fin de 2011 grâce au passage du plan de 775 milliards de dollars que le président proposait.

De toute évidence, les conseillers économiques de Barack Obama avaient sous-estimé l'impact de la récession sur l'emploi, et les républicains peuvent aujourd'hui formuler une attaque peut-être efficace mais sans nuance non seulement contre les politiques du président mais également contre le rôle du gouvernement pour relancer l'économie.