Sans doute encouragé par sa montée dans les sondages, Newt Gingrich a dominé hier le débat entre les prétendants républicains à la présidence organisé par CNN et portant sur la politique étrangère. Plusieurs commentateurs ont cependant souligné qu'il avait pris un risque majeur en prônant une politique «humaine» à l'égard des immigrés clandestins.

Selon l'ancien président de la Chambre des représentants, le Parti républicain ne peut se vanter d'être le champion des valeurs familiales s'il «adopte une politique d'immigration qui détruit les familles qui sont ici depuis un quart de siècle». Et d'ajouter :

«Je suis prêt à encaisser les critiques et dire soyons humains en appliquant la loi sans leur donner la citoyenneté, mais en trouvant une façon de leur donner un statut légal qui ne les séparent pas de leurs familles.»

Les critiques n'ont pas tardé. La représentante du Minnesota Michele Bachmann a notamment déclaré que l'approche de Gingrich rendrait «les 11 millions de personnes qui sont ici illégalement, légales».

La déclaration de Gingrich fait penser à celle qui a contribué à déloger Rick Perry du premier rang dans les sondages. Lors d'un débat, le gouverneur du Texas avait traité de «sans-coeur» les critiques de sa politique de contribuer au financement des études universitaires des jeunes immigrés clandestins.

Outre Gingrich, Jon Huntsman et Ron Paul ont fourni de solides performances lors du débat d'hier soir, selon la plupart des commentateurs. Huntsman a notamment croisé le fer avec Mitt Romney sur l'Afghanistan, le premier prônant un retrait de la plupart des troupes américaines de ce pays.

Romney a par ailleurs retenu l'attention en annonçant qu'il romprait avec la tradition des présidents américains d'effectuer au Canada leur première visite officielle à l'étranger pour se rendre en Israël, histoire de démontrer clairement son appui à ce pays.