Le Parti républicain a longtemps dominé le débat sur les impôts en promettant de les réduire, encore et toujours. Or, selon le fondateur du blogue conservateur RedState, Erik Eriksson, le GOP est en train de perdre le débat autour de la proposition des démocrates du Sénat de renouveler un allègement de contributions sociales qui arrive à expiration à la fin du mois. Je cite un billet de l'influent commentateur :

«Je ne pensais jamais voir ce jour mais les démocrates ont le dessus sur les républicains à propos d'une réduction d'impôts. (...) Ils veulent marquer des points contre le GOP et, comme un automate, le GOP lance le ballon dans le panier des démocrates pour eux.»

Hier soir, les démocrates n'ont pas réussi à obtenir les 60 voix nécessaires pour ouvrir les débats sur leur proposition, tous les républicains s'y opposant à l'exception de la sénatrice Susan Collins du Maine (le vote s'est soldé par 51 voix pour, 49 contre). Contrairement aux démocrates, les républicains refusent de financer ces cadeaux fiscaux destinés à la classe moyenne par le biais d'une surtaxe pour les personnes gagnant plus d'un million de dollars.

Dans sa réaction, Barack Obama a dépeint les républicains comme les défenseurs des plus riches aux dépens des classes moyennes, un thème sur lequel les démocrates devraient revenir tout au long de la campagne électorale de 2012, comme l'explique le New York Times dans cet article publié aujourd'hui à la une. Je cite le président :

«Les républicains du Sénat ont choisi d'augmenter les impôts pour près de 160 millions d'Américains qui travaillent dur car ils ont refusé de demander aux millionnaires et aux milliardaires de payer leur juste part. C'est inacceptable.»

Le chef de la minorité républicaine a proposé un texte prolongeant la déduction fiscale qui a été rejeté par 20 voix contre 78. Le sénateur du Kentucky Mitch McConnell voulait financer les cadeaux fiscaux en gelant notamment les salaires des employés fédéraux pendant trois ans.