L'écrivain et polémiste Christopher Hitchens, qui a pointé de sa plume acérée des cibles aussi diverses que Henry Kissinger («un criminel de guerre»), Mère Térésa («une naine albanaise fanatique») et Bill Clinton (un «arnaqueur» et un «violeur»), a succombé hier à Houston d'une pneumonie liée à un cancer à l'oesophage diagnostiqué au printemps 2010. Il avait 62 ans.

Auteur de Dieu n'est pas grand, un best-seller dans lequel il affichait son athéisme militant, Hitchens avait consterné ses camarades de gauche en devenant un partisan enthousiaste de la guerre en Irak, la justifiant par la menace posée par ce qu'il appelait l'«islamo-fascisme».

Né à Portsmouth, en Grande-Bretagne, il s'était installé au début des années 1980 aux États-Unis, où il avait ajouté la politique américaine à son beat journalistique. Il aura passé une bonne partie de sa vie à voyager pour se rendre dans les points chauds de la planète, publiant ses reportages ou ses essais dans plusieurs magazines, dont The Nation, The Atlantic et Vanity Fair, entre autres.

Il aura également bu trop d'alcool et fumé trop de cigarettes, des vices qu'il n'a cependant jamais regrettés, comme en témoigne ce passage de l'article que lui consacre aujourd'hui le New York Times, passage que je cite dans le texte :

"Writing is what's important to me, and anything that helps me do that - or enhances and prolongs and deepens and sometimes intensifies argument and conversation - is worth it to me," he told Charlie Rose in a television interview in 2010, adding that it was "impossible for me to imagine having my life without going to those parties, without having those late nights, without that second bottle."

Hitchens faisait la promotion de ses mémoires, Hitch-22, lorsqu'il a appris qu'il était atteint d'un cancer.

P.S. : Stephen Fry et ses amis ont rendu cet hommage à Hitchens :