«Nous nous étions fait photographier pour célébrer le fait que nous avions réussi à collecter beaucoup d'argent (pour un fonds d'investissement)», a déclaré Mitt Romney hier lors d'une interview accordée à Fox News, prédisant que Barack Obama et ses alliés démocrates utiliseraient la photo ci-dessus afin de le comparer à Gordon Gekko. Le prétendant républicain à la présidence faisait référence au protagoniste véreux du film Wall Street à qui l'on doit l'une des phrases les plus célèbres du cinéma américain: «Greed is good».

Mitt Romney est devenu fabuleusement riche dans les années 1980 et 1990 en tant que patron de la société d'investissement privée Bain Capital. Celle-ci a procédé a de nombreux rachats de compagnies dont les effectifs ont parfois été réduits de façon draconienne pour maximiser les profits des investisseurs. Et l'ancien gouverneur du Massachusetts a continué à empocher une partie des profits de Bain Capital après sa retraite de la société, révèle aujourd'hui le New York Times dans un long article que l'équipe de réélection d'Obama a dû lire attentivement. J'en cite un extrait dans le texte :

The 2000 purchase of KB Toys, then one of the country's largest toy retailers, became one of the most contentious.

As in most Bain deals, the partnership put up a small fraction of the money - in this case $18 million - and borrowed the rest of the $302 million purchase price. Just 16 months later, the toy company borrowed more to pay Bain and its investors an $85 million dividend.

That gave Mr. Romney and the other partners a quick 370 percent return on their money. But it also left the toy company with a heavy debt burden. Before long, the company began closing stores around the country and laid off 3,400 workers. It filed for bankruptcy protection in 2004.

Two more recent deals have also led to spiraling debt loads and layoffs. Since Bain and another private equity firm led a buyout in 2008 of Clear Channel Communications, the company has struggled under nearly $20 billion in debt and has cut 2,500 jobs.

L'article du Times note que l'organisation Americans United for Change a déjà lancé une campagne publicitaire comparant Romney à Gordon Gekko.

Tout en défendant son bilan à la tête de Bain Capital, Romney a accusé ses adversaires hier sur Fox News de vouloir faire un mauvais procès à «la libre entreprise».

(Photo Boston Globe)