Dans une lettre de huit pages qui semble porter sa signature et dont l'agence de presse Reuters a obtenu une copie, Ron Paul a évoqué dans les années 1990 plusieurs théories de conspirations afin de promouvoir ses controversés bulletins d'information auprès d'une clientèle encline à la paranoïa. On trouve ici le reportage de Reuters sur cette lettre et ici une copie du document en pdf.

Écrite vers 1993 alors que Paul ne siégeait plus à la Chambre des représentants, la lettre prédit une «guerre raciale dans nos grandes villes», dénonce un «camouflage fédéral-homosexuel» pour minimiser l'impact du sida et décrit un scénario dans lequel «un agent de l'IRS armé d'un AK-47» demandera aux citoyens de rendre leurs «billets verts».

La lettre sonne en effet l'alarme sur un projet du gouvernement américain visant à introduire une «nouvelle monnaie» avec des «billets totalitaires» qui permettraient aux autorités de «suivre à la trace l'argent américain et les citoyens américains».

Dans sa lettre, «Ron Paul» encourage les lecteurs potentiels à lui envoyer 99$ pour s'abonner à ses bulletins d'information, qui refont surface ces jours-ci en raison de certains écrits qui y ont été publiés dans les années 1990. Le signataire de la missive promet notamment de dévoiler la vérité sur «le lobby israélien, qui joue du Congrès comme d'une harmonica à bon marché».

Le représentant du Texas, qui brigue l'investiture républicaine pour la présidence, a déjà désavoué les écrits racistes, antisémites et homophobes qui ont été publiés dans des bulletins d'information portant son nom. Il dit aujourd'hui ne pas avoir écrit ou lu ces articles à l'époque, une réponse jugée insatisfaisante ou suspecte par ses critiques.

La lettre dont fait état Reuters a été remise à l'agence de presse par James Kirchick, un journaliste du magazine The New Republic qui a écrit en 2008 et récemment des articles sur les bulletins d'information de Ron Paul.

P.S. : The New Republic publie aujourd'hui les articles les plus controversés publiés sous la signature de Ron Paul.