Après avoir renoncé à se rendre en Caroline-du-Sud, dont la primaire aura lieu le 16 janvier, Michele Bachmann a convoqué les journalistes à une conférence de presse ce matin. La représentante du Minnesota, qui a récolté seulement 5% des suffrages lors des caucus d'Iowa, son État natal, annoncera vraisemblablement son retrait de la course.

Outre Bachmann, Rick Perry pourrait également mettre un terme à sa campagne dans la foulée du scrutin d'Iowa, qui accomplirait ainsi un de ses rôles traditionnels, celui d'éliminer de la course les candidats les plus faibles. Le gouverneur du Texas est rentré dans son État après avoir récolté 10% des voix lors des caucus. Il réfléchira au cours des prochains jours à l'opportunité de poursuivre sa campagne.

L'autre rôle des caucus d'Iowa est celui de permettre à un candidat obscur d'avoir au moins son 15 minutes de gloire. Cette année, ce candidat s'appelle Rick Santorum, qui a fini à seulement huit voix du vainqueur, Mitt Romney, dont les moyens financiers sont aux antipodes des siens. Les deux hommes ont récolté 25% des voix.

Connu pour son opposition farouche à l'avortement et au mariage homosexuel, l'ancien sénateur de Pennsylvanie pourrait hériter des supporteurs de Bachmann et Perry. Il pourrait faire mal à Romney en Caroline-du-Sud, où les électeurs les plus conservateurs et religieux chercheront vraisemblablement une solution de rechange à l'ancien gouverneur du Massachusetts.

Les caucus d'Iowa ne sont pas importants pour le nombre de délégués qu'ils mettent en jeux (25, répartis de façon proportionnelle). Leur importance tient plutôt à l'interprétation que les médias et les candidats donnent aux résultats du scrutin. Toute courte soit-elle, la victoire de Mitt Romney confirme ainsi son statut de favori dans la course à l'investiture républicaine aux yeux de plusieurs observateurs, dont le statisticien Nate Silver, qui livre une fine analyse ici.

Elle confirme aussi la vulnérabilité de Romney. L'ancien gouverneur du Massachusetts, malgré la faiblesse de ses concurrents, n'a pu augmenter son pourcentage de votes en Iowa de 2008 à 2012. De toute évidence, il n'a pas encore su gagner la confiance des républicains les plus conservateurs et religieux.

Romney devra également se méfier de Ron Paul au New Hampshire, la prochaine étape de la course à l'investiture républicaine, où il jouit d'une forte avance dans les sondages. Troisième en Iowa avec 22% des voix, le représentant du Texas pourrait non seulement attirer le vote des jeunes républicains mais également des indépendants, qui pourront participer à la primaire républicaine dans cet État connu pour son esprit de contradiction.

Romney devra également se méfier de Newt Gingrich, qui semblait hier s'être donné pour mission de détruire le gagnant d'Iowa, dont les supporteurs ont financé une campagne de publicité dévastatrice le ciblant. L'ancien président de la Chambre pourrait mettre ce plan à exécution à l'occasion d'un débat qui aura lieu samedi au New Hampshire entre les prétendants républicains.

Gingrich a déjà acheté aujourd'hui une pleine page de publicité dans un journal du New Hampshire décrivant Romney comme un «modéré timide du Massachusetts».