L'ombudsman du New York Times, Arthur Brisbane, a suscité de nombreuses réactions sur Twitter et dans la blogosphère après avoir publié ce billet demandant aux lecteurs du journal leur opinion sur la question suivante : les journalistes du Times devraient-ils signaler dans leurs reportages les mensonges proférés par les personnalités sur lesquelles ils écrivent?

Plusieurs commentateurs ont ridiculisé la question en rappelant que la mission d'un journal comme le Times était justement d'informer ses lecteurs en départageant notamment le vrai du faux. Mais Brisbane donne en exemple l'accusation routinière formulée par Mitt Romney à l'encontre de Barack Obama, selon laquelle le président a prononcé plusieurs discours à l'étranger où il s'est excusé (apologize) pour les erreurs commises par les États-Unis.

Le Times a cité cette accusation à plusieurs reprises dans ses pages sans la remettre en doute. Aussi Brisbane demande-t-il à ses lecteurs si le journal ne devrait pas ajouter après ce genre d'assertion un paragraphe comme celui-ci :

«Le président n'a jamais utilisé le mot 'apologize' dans un discours sur la politique ou l'histoire américaine. Toute assertion voulant qu'il se soit excusé pour les actions des États-Unis repose sur une interprétation trompeuse des mots du présidents.»

Comme le souligne Brisbane, une telle politique soulèverait des questions pratiques, celle du choix des mensonges à mettre en lumière en étant une. Mais le sujet semble passionner les lecteurs du Times, à en juger par le nombre de commentaires publiés à la suite du billet de l'ombudsman. À lire...

(Photo Adam Kinney)