Même s'il a nommé lundi un premier Noir ouvertement homosexuel à la Cour suprême du New Jersey, le gouverneur de cet État, Chris Christie, continue à s'opposer au mariage gai. Cela dit, ce républicain à l'avenir prometteur ne veut pas se retrouver dans une situation où il aurait à opposer son veto à une loi légalisant ce type d'union. Aussi a-t-il proposé hier de tenir en novembre prochain un référendum sur cette question.

La proposition de Christie a soulevé la controverse pour plusieurs raisons, dont le parallèle historique qu'il a établi pour la justifier. Je cite sa déclaration, qui fait référence au mouvement des droits civiques des années 1950 et 1960 dans le Sud des États-Unis :

«Le fait est que les gens auraient été heureux d'avoir un référendum sur les droits civiques plutôt que d'avoir à se battre et à mourir dans les rues du Sud.»

La présidente démocrate de l'Assemblée du New Jersey, Sheila Oliver, a offert à offert à Christie cette leçon d'histoire :

«Les gens se battaient et mouraient dans les rues du Sud pour une raison. Ils se battaient et mouraient dans les rues du Sud parce qu'une majorité refusait d'accorder aux minorités l'égalité devant la loi. Il a fallu que les législateurs passent à l'action pour que tous les Américains obtiennent justice, et c'est la route que nous devons emprunter en ce qui concerne l'égalité d'accès au mariage.»

Le maire de Newark, Corey Booker, étoile montante du Parti démocrate, a tenu le même discours :

«Je frémis en pensant à ce qui serait arrivé si les gains sur les droits civiques, établis de façon héroïque par des législateurs courageux dans les années 1960, avaient commodément été soumis à un vote populaire dans nos 50 États.»