Il est fort probable que Ron Paul ne soit ni raciste, ni antisémite, ni homophobe. Mais il est tout aussi probable qu'il ait sciemment publié des écrits nauséabonds dans les années 1990 dans des bulletins d'information portant son nom pour attirer des lecteurs de l'extrême-droite et rendre profitable une entreprise qui ne l'était pas.

Le Washington Post fait aujourd'hui état de cette stratégie de marketing dans un article où il cite les propos de trois anciens associés du prétendant républicain à la présidence, dont une ancienne secrétaire de sa compagnie d'édition, Renae Hathway, qui continue de le supporter. Hathway contredit notamment la déclaration du représentant du Texas selon laquelle il était trop occupé à l'époque pour lire les textes publiés en son nom :

«C'était son bulletin d'information, c'était sous son nom, il voyait donc toujours le produit final... il faisait les corrections.»

Sous le couvert de l'anonymat, un autre ancien employé de Paul a déclaré que ce dernier avait pris la décision à la fin des années 1980 de faire mousser les ventes de ses bulletins en publiant des propos provocateurs :

«Il exploitait les tensions raciales croissantes, les tensions économiques et la peur du gouvernement. Je ne dis pas que Paul croyait en ces choses. Ron Paul est un homme d'affaires futé.»

L'entourage de Paul a nié les allégations de ces anciens associés. Mais si ceux-ci disent vrai, Ron Paul serait passé au fil des ans du cynisme au mensonge.