Barack Obama a d'abord dénoncé en janvier 2010 l'arrêt de la Cour suprême qui a contribué à la naissance des «super PAC», ces comités d'action politiques qui peuvent recevoir des entreprises, syndicats et individus des fonds sans restriction et dépenser sans compter pour attaquer un candidat.

Le président a ensuite indiqué qu'il n'avait pas l'intention d'encourager ses riches supporteurs à financer un super PAC appelé Priorities USA Action et mis sur pied par deux de ses anciens conseillers. Or, comme on peut le lire dans cet article publié aujourd'hui à la une du New York Times, il a changé son fusil d'épaule sur cette question, ne voulant pas être désavantagé sur le plan financier face à des républicains qui ont versé 30 millions de dollars au quatrième trimestre de 2011 à l'un des super PAC favorables à Mitt Romney (Restore Our Future) et 51 millions de dollars l'an dernier à deux super PAC fondés par le stratège et commentateur républicain Karl Rove.

Pendant le dernier trimestre, le super PAC démocrate Priorities USA Action n'a récolté que 1,2 million de dollars (pour un total 19 millions en 2011). «Nous ne livrerons pas ce combat avec une main liée», a déclaré Jim Messina, un des responsables de la campagne de réélection d'Obama.

En principe, les super PAC sont indépendants des campagnes électorales des candidats. En tant que candidat, Barack Obama continue de récolter plus d'argent pour sa campagne de réélection que tous ses adversaires républicains réunis (42 millions de dollars dans le dernier trimestre).

Selon le Times, la performance médiocre du super PAC démocrate pourrait également s'expliquer par l'insatisfaction de Wall Street face aux réformes du système financier de l'administration Obama et les déclarations du président. Le journal souligne également que certains donateurs progressistes, dont le milliardaire George Soros, sont déçus du chef de la Maison-Blanche. Soros, qui a versé 27,5 millions de dollars à des causes démocrates en 2004, a récemment déclaré qu'il ne voyait pas beaucoup de différence entre Obama et Romney.

P.S. : Autre scoop du Times concernant le financement de la campagne de Barack Obama : le président retournera plus de 200 000$ versés dans la caisse de sa campagne à deux frères américains d'un magnat mexicain des casinos qui a fui les États-Unis après avoir été inculpé pour trafic de drogue et fraude.