Un journaliste du New York Times a posé la question à un mollah afghan après le massacre de 16 civils par un soldat américain dans la province de Kandahar, bastion taliban, dimanche. Après tout, la profanation du Coran sur la base américaine de Bagram n'a-t-elle pas engendré récemment plusieurs jours de manifestations violentes dont les Américains craignaient la répétition? Or, pour le moment, la situation est plutôt calme en Afghanistan.

Selon le reportage du Times, le mollah a été à la fois surpris et fâché qu'on lui pose une telle question. Sa réaction illustre le fossé culturel entre les Américains et les Afghans. Je la cite :

«Comment pouvez-vous comparer la profanation du Saint Coran au martyr de civils innocents? La religion est l'objectif entier de notre vie.»

Cela dit, le transfert du suspect au Koweït a soulevé la colère des parlementaires afghans, selon cet article de l'Associated Press. Ceux-ci réclamaient que le militaire soit jugé en Afghanistan et en public.