L'ancien premier ministre israélien Ehud Olmert a été conspué hier soir à New York par un auditoire composé en grande partie de juifs américains qui lui reprochaient son appel à une attitude moins conflictuelle envers Barack Obama. Je cite la déclaration d'Olmert qui lui a valu des huées, selon ce compte rendu du New York Times :

«Vous devez le respecter. Il est le président du pays le plus puissant du monde et il est un ami d'Israël.»

Selon le Times, Olmert a également été hué pour avoir affirmé qu'Israël devrait appuyer d'abord et avant tout une action internationale contre l'Iran menée par les États-Unis et incluant des sanctions et éviter une action unilatérale précipitée contre le régime islamique.

Il a aussi été traité de «naïf» et de «Neville Chamberlain» par des spectateurs qui n'ont pas apprécié ses critiques à l'égard de la politique étrangère de Benjamin Netanyahu, à qui il a reproché de ne pas être prêt à offrir des compromis véritables aux Palestiniens, d'être irrespectueux à l'égard des États-Unis et dédaigneux à l'égard de la communauté internationale à un moment où Israël a besoin de son appui pour empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire.

Olmert participait à Manhattan à une conférence organisée par le Jerusalem Post.

L'ex-premier ministre israélien ajoute ainsi sa voix à celles de personnalités israéliennes d'envergure qui critiquent ces jours-ci la façon dont le premier ministre Netanyahu gère le dossier iranien. Selon un article publié aujourd'hui à la une du Times, ces critiques constituent un des facteurs qui éloignent pour le moment la menace d'une guerre contre l'Iran.

Si les huées essuyées par Ehud Olmert vous surprennent, je vous invite à lire cet article que je signe aujourd'hui sur la réaction hostile provoquée par The Crisis of Zionism, le nouveau livre du journaliste Peter Beinart, un juif américain qui s'inquiète pour l'avenir de la démocratie en Israël.