Vous vous souvenez de la crise de la dette qui avait poussé les États-Unis au bord du défaut de paiement et contribué à leur décote l'été dernier? Eh bien, le même scénario pourrait se reproduire en cette année électorale, si l'on se fie à la menace formulée hier par le président de la Chambre des représentants John Boehner, et dont le New York Times fait état dans cet article et cet éditorial.

Comme l'an dernier, Boehner et ses troupes menacent de ne pas approuver un relèvement du plafond de la dette s'ils n'obtiennent pas en retour des coupes massives dans les dépenses publiques. Et ils refusent d'emblée toute hausse d'impôts pour réduire les déficits du gouvernement. En fait, les républicains de la Chambre prévoient plutôt déposer et adopter avant le scrutin de novembre un texte de loi reconduisant les allégements fiscaux de l'ère Bush, qui avaient déjà été prolongés de deux ans en décembre 2010.

Au même moment où Boehner évoquait la perspective d'un autre bras de fer à Washington, Mitt Romney, candidat probable du Parti républicain à l'élection présidentielle, prononçait un discours en Iowa dans lequel il a comparé la dette américaine à «un feu de prairie» que Barack Obama a laissé filer pendant son mandat.

De toute évidence, les républicains veulent faire de la dette américaine un enjeu électoral en 2012, même si les politiques qu'ils ont défendues pendant l'ère Bush y ont largement contribué, comme le démontre ce tableau :