Barack Obama a défendu hier ses attaques contre le bilan de Mitt Romney à la tête de Bain Capital, rejetant ainsi les critiques formulées la veille à ce sujet par un de ses supporteurs, le maire de Newark Cory Booker. Je cite une des déclarations faites par le président, dont l'une des publicités électorales traite notamment l'ancien gouverneur du Massachusetts de «vampire» par la voix d'un ex-employé d'une aciérie fermée par la société d'investissement-capital de Boston :

«La raison pour laquelle (ces arguments) sont valides pour la campagne est parce que mon adversaire, le gouverneur Romney, vante son expérience dans les affaires comme son principal atout pour devenir président.»

«Si votre principal argument pour faire croître l'économie est que vous saviez comment faire gagner beaucoup d'argent aux investisseurs, vous ne comprenez pas ce dont il s'agit dans ce poste.»

«Mon métier est de prendre en compte tout le monde, pas seulement certains. Mon métier est de faire en sorte qu'une entreprise prospère, non seulement maintenant, mais dans 10 ou 20 ans.»

Cory Booker est revenu dimanche et hier sur déclaration à l'émission Meet the Press, reconnaissant que les critiques du bilan de Romney à la tête de Bain Capital étaient justifiées. Son commentaire originale n'est peut-être pas étranger au fait qu'il a notamment reçu des dons de 565 000$ de Bain Capital et de l'industrie financière lors de sa première campagne à la mairie de Newark en 2002, selon cet article publié sur le site Think Progress.

Quoi qu'il en soit, l'équipe de campagne de Mitt Romney n'a pas hésité hier à utiliser le commentaire du maire démocrate dans une vidéo condamnant les attaques du président contre «la libre-entreprise» :

Cette controverse a provoqué une montée de lait spectaculaire de la part de Chris Matthews hier. Cachant mal sa stupéfaction, l'animateur de MSNBC a accusé Cory Booker de «trahison» envers le président. «Je n'ai jamais rien vu de tel. Je pense que c'est un acte de sabotage», a déclaré Matthews en affirmant que Booker avait mis en péril la campagne du président.

Rapplons que l'équipe de réélection d'Obama a poursuivi hier ses attaques contre le bilan de Mitt Romney en tant qu'homme d'affaires, diffusant une vidéo de six minutes qui donne la parole à d'anciens employés d'Ampad, une compagnie rachetée par Bain Capital en 1994 dont la mise en faillite en 2000 n'a pas empêché la société de capital-investissement et ses investisseurs de réaliser un bénéfice supérieur à 100 millions de dollars :