Lors de son audition au Sénat en vue de la confirmation de sa nomination à la Cour suprême, John Roberts avait comparé le travail des juges à celui des arbitres qui doivent se contenter d'appliquer les règles. Il avait également prôné l'humilité face à la jurisprudence.

Devenu président de la plus haute instance américaine, John Roberts a ignoré sa propre ligne de conduite, selon l'analyste juridique Jeffrey Toobin, qui a signé dans l'hebdomadaire The New Yorker un reportage à la fois fascinant et troublant sur les manoeuvres du juge qui ont mené à l'arrêt controversé «Citizen United v. Federal Election Commission» en janvier 2010 (on peut lire ici une critique de l'article de Toobin).

Cette décision autorise aujourd'hui les entreprises, les syndicats et les individus à financer - sans limite aucune - des Super PAC (comités d'action politique), qui appuient le candidat de leur choix. Tout ça au nom de la liberté d'expression et du principe selon lequel l'entreprise est une personne.

Cela donne aujourd'hui même cette pub de Crossroads GPS, un Super PAC fondé par le stratège républicain Karl Rove, pub dont les faussetés sont critiquées ici :

Cela donne aussi cette pub diffusée par Priorities USA Action, un Super PAC favorable à Barack Obama qui reprend les attaques des anciens adversaires républicains contre le bilan de Mitt Romney à la tête de Bain Capital :