Si vous posez cette question à Mitt Romney, il répondra 1999, l'année où il aurait commencé à consacrer tout son temps à sauver les Jeux olympiques de Salt Lake City. De son point de vue, cette réponse est très importante, car elle lui permet de dire qu'il n'était plus à la tête du fonds d'investissement au moment où certaines compagnies lui appartenant ont fait faillite, mis à pied des travailleurs ou délocalisé des emplois vers la Chine et l'Inde.

Or, prenant le relais de la revue Mother Jones, le Boston Globe s'appuie aujourd'hui sur des documents officiels pour affirmer que Romney est resté «actionnaire unique, président du conseil d'administration et pdg» de Bain Capital jusqu'en 2002. De deux choses l'autre : ou bien Bain Capital a fourni des informations erronées à la Securities and Exchange Commission ou bien Romney n'a pas dit la vérité (ce qui pourrait l'exposer à des poursuites criminelles).

Le camp démocrate estime que Romney ne dit pas la vérité, d'où son refus de cesser de traiter le fondateur de Bain Capital de «pionnier des délocalisations». Quant au camp Romney, il maintient aujourd'hui sa version des faits.

L'article du Boston Globe fait beaucoup plus de bruit aujourd'hui que ceux que David Corn a signés dans Mother Jones sur le même sujet il y a deux semaines. Corn est un journaliste chevronné, mais il travaille pour une revue jugée partisane. N'empêche, il revient aujourd'hui à la charge avec un article accusant Mitt Romney et Bain Capital d'avoir investi des millions de dollars en 1998 dans une société chinoise spécialisée dans la délocalisation d'emplois américains vers l'étranger.

Ironie du sort, la publication des articles du Globe et de Mother Jones coïncide avec la diffusion d'une nouvelle pub du camp Romney mettant en cause l'honnêteté de Barack Obama sur la question des délocalisations :