Le New York Times consacre un long portrait au colistier de Mitt Romney, Paul Ryan, dernier d'une famille de quatre enfants dont le père est mort alors qu'il n'avait que 16 ans. Cette disparition a eu un impact majeur sur le jeune Ryan, dont les contemporains vantent le sérieux, l'intelligence et la passion pour les théoriciens et écrivains conservateurs qui ont influencé une génération de militants et politiciens de tendance libertarienne, les Ayn Rand, Friedrich Hayek, Milton Friedman et Ludwig von Mises.

Comme Ronald Reagan, l'idole politique de son père (héritier d'une entreprise en construction dans la petite ville de Janesville, au Wisconsin), Paul Ryan est un adepte de la tricke-down theory. Cette idée veut que les exemptions fiscales et autres avantages économiques offerts aux entreprises et contribuables les plus fortunés profitent à terme aux membres les moins fortunés de la société en stimulant la croissance économique. Son plan budgétaire, qui prévoit des coupes draconiennes dans les dépenses publiques et une réduction des taux d'imposition pour les particuliers et les entreprises, est le reflet de cette théorie.

Élu à la Chambre des représentants à 28 ans avec l'aide de Jack Kemp, son mentor, Paul Ryan est aujourd'hui un des politiciens préférés des plus riches donateurs du Parti républicain, dont les frères David et Charles Koch. Il est également devenu une figure influente auprès des républicains de la Chambre des représentants issus du Tea Party. À ce titre, il aurait joué un rôle clé dans le rejet par les républicains de la Chambre du «grand marché» que Barack Obama et John Boehner ont tenté de conclure l'été dernier pour réduire les déficits budgétaires. Il se serait opposé à un tel marché en faisant notamment valoir qu'il favoriserait la réélection d'Obama.

Aujourd'hui, Ryan accuse Obama de n'avoir fait montre d'aucun leadership face aux déficits.