Les démocrates ont gagné plusieurs élections locales ou nationales par le passé en avertissant les électeurs qu'un vote républicain mettrait en péril Medicare, le programme public d'assurance santé destiné aux personnes âgées et handicapées.

Et c'est en partie pourquoi ils se réjouissent du choix de Paul Ryan comme colistier de Mitt Romney. Et c'est pourquoi aussi plusieurs stratèges républicains sont inquiets, déçus ou carrément ulcérés par la décision de Romney, selon cet article du journal Politico.

Il ne fait pas de doute que Medicare continuera à alourdir les déficits budgétaires du gouvernement fédéral si aucun changement n'y est apporté. Ces déficits pourraient même menacer l'existence même du programme, comme le rappelle Paul Ryan.

Mais les électeurs âgés de Floride, du New Hampshire et d'Ohio, entre autres États-clés de l'élection présidentielle, accepteront-ils les changements proposés par le représentant du Wisconsin? C'est la question que soulève le New York Times dans cet article publié aujourd'hui à la une.

Le plan Ryan ne s'appliquerait pas aux électeurs qui ont aujourd'hui 55 ans et plus. Dans sa version actuelle, il permettrait à ceux qui le désirent de recevoir un montant fixe pour s'assurer sur le marché privé. Les démocrates feront valoir que cette proposition mettrait fin au programme Medicare «tel que nous le connaissons» et forcerait au bout du compte les personnes âgées à piger dans leurs revenus ou leurs épargnes pour obtenir des soins de moindre qualité.

Et ils passeront sans doute sous silence le fait que les bénéficiaires actuels de Medicare ne seraient aucunement touchés par les changements proposés par Ryan.

De leur côté, Mitt Romney et ses alliés républicains pensent avoir trouvé une bonne façon de répliquer aux attaques de leurs adversaires. Non seulement répètent-ils qu'ils veulent «sauver et non éliminer» Medicare, mais ils accusent également Barack Obama de réduire le budget de ce programme à hauteur de 700 milliards de dollars pour financer sa réforme de la santé.

Le montant de 700 milliards de dollars, faut-il préciser, correspond à des économies négociées par l'administration Obama auprès des hôpitaux et des compagnies pharmaceutiques, entre autres, dans le cadre de la réforme de la santé.

La vidéo qui coiffe ce billet a été réalisée par le camp de Barack Obama, qui donne la parole à des électeurs de Floride sur le «plan Romney-Ryan».