Dans l'unique débat télévisé de l'élection présidentielle de 1980, Ronald Reagan avait frappé l'imagination du public en soulevant une question qui revient aujourd'hui sur le tapis : «Êtes-vous dans une meilleure situation aujourd'hui qu'il y a 4 ans?»

À une question semblable - «Les gens sont-ils aujourd'hui dans une meilleure situation qu'il y a quatre ans?» -, Martin O'Malley, gouverneur démocrate du Maryland et candidat potentiel à la présidence en 2016, a répondu «non» dimanche lors d'une entrevue sur CBS avant d'ajouter : «Mais ce n'est pas la question de l'élection.»

Qu'à cela ne tienne, les républicains ont sauté sur ce bout de phrase et affirmé aujourd'hui que cette question est justement au centre de l'élection présidentielle. Je cite une déclaration d'un porte-parole de Mitt Romney :

«Les Américains ne sont pas dans une meilleure situation aujourd'hui qu'il y a quatre ans. Vingt-trois millions d'Américains peinent à trouver du travail et plus de personnes que jamais vivent sous le seuil de la pauvreté sous Barack Obama.»

Dans son entrevue accordée à CBS dimanche, le gouverneur O'Malley avait précisé que l'économie américaine n'avait pas retrouvé tous les emplois perdus sous George W. Bush mais, a-t-il ajouté, le pays «progresse clairement dans la bonne direction». «Nous créons des emplois. Le taux de chômage est en baisse», a-t-il ajouté.

Comme on peut le lire dans cet article du Chicago Tribune, le camp de Barack Obama a peaufiné aujourd'hui sa réponse à la question de Ronald Reagan en décrivant la situation des États-Unis il y a quatre. Je cite la déclaration de Stephanie Cutter, porte-parole de l'équipe électorale du président, sur NBC (voir la vidéo qui coiffe ce billet) :

«Permettez-moi de vous rappeler la situation dans laquelle nous nous trouvions il y a quatre ans. Dans les six mois qui ont précédé l'élection du président, nous avions perdu 3,5 millions d'emplois, les salaires étaient en baisse depuis une décennie, l'industrie automobile était au bord de la banqueroute. Notre système financier était en crise. D'un bout à l'autre de l'Amérique, les familles de la classe moyenne souffraient.»