Les républicains de la Chambre des représentants doivent être déçus : selon un rapport de 430 pages rédigés par l'inspecteur général du ministère de la Justice, le ministre Eric Holder n'était pas au courant de la stratégie et des tactiques utilisées dans le cadre de l'opération Fast and Furious.

Lancée en 2009 à Phoenix (Arizona) par la branche locale du Bureau américain de l'alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) - rattaché au ministère de la Justice -, l'opération visait à piéger des membres de cartels de la drogue mexicains en suivant à la trace des ventes d'armes. Mais l'initiative aura conduit, entre 2009 et début 2011, à la perte de 2 000 armes, dont deux ont été retrouvées près du corps d'un garde-frontière américain abattu en décembre 2010.

Selon l'inspecteur général, aucun document ne permet de confirmer l'accusation des républicains selon laquelle le ministre de la Justice a tenté de camoufler son rôle dans cette opération. L'inpecteur général a cependant mis en cause 14 procureurs et agents fédéraux pour «une série de graves erreurs» dans la conduite de l'opération.

Le 28 juin, le ministre Holder est devenu le premier membre de cabinet de l'histoire américaine à faire l'objet d'un vote de défiance pour «outrage au Congrès» à la suite de son refus de remettre des documents à une commission présidée par le représentant républicain Darrel Issa. Holder, qui avait déjà remis une masse imposante de documents à cette commission, avait qualifié le vote de la Chambre à majorité républicaine de «théâtre politique».