Rares sont les débats entre candidats à la vice-présidence qui aient été aussi «cruciaux» que celui de demain soir entre Joe Biden et Paul Ryan, selon le journaliste Dan Balz du Washington Post, qui signe aujourd'hui cet article sur le sujet.

Le vice-président a la chance de permettre à son camp de stopper l'élan de Mitt Romney après sa victoire lors du premier débat présidentiel. À l'inverse, le représentant du Wisconsin pourrait consolider l'avance prise par le ticket républicain dans certains sondages.

Si Biden songe vraiment à briguer la Maison-Blanche en 2016, il pourrait sans doute aider sa cause auprès des militants démocrates en soulignant avec plus de vigueur que ne l'a fait Obama la semaine dernière les contradictions du ticket républicain en matière de budget, de santé et de fiscalité, entre autres. Il devra évidemment se méfier de sa propension à être verbeux et gaffeur.

Il faut quand même rappeler que Joe Biden a prononcé l'une des phrases les plus mémorables de la campagne présidentielle de 2007-2008 en parlant de Rudy Giuliani lors d'un débat entre les candidats à l'investiture démocrate : «Il n'y a que trois choses qu'il évoque dans une phrase : un nom, un verbe et le 11 septembre.»

Ryan pourrait également créer une bonne impression auprès des militants républicains en prévision de 2016, au cas où le ticket républicain ne serait pas élu. Il n'a pas l'expérience d'un Biden mais il projette une image sympathique et sérieuse. Il est aussi capable de jongler avec les chiffres et de perdre ses rivaux au détour d'une phrase. «C'était comme tenter de clouer du Jell-O au mur», a déclaré son adversaire démocrate de 2008 en parlant de ses débats avec Ryan.

Et d'ajouter : «Il changeait son histoire au besoin et inventait des faits pour étayer ce qu'il disait», rappelle Marge Krupp, qui est citée dans cet article du Daily Beast sur le débat de demain soir.

Krupp, qui a perdu l'élection de 2008 par 30 points, n'est évidemment pas l'observatrice la plus objective.

P.S. : Tout en briguant la vice-présidence, Paul Ryan continue à diffuser des pubs pour défendre son siège à la Chambre des représentants :