«Un viol reste un viol. C'est un crime.» À la fin d'une course à la Maison-Blanche où les deux candidats se disputent fiévreusement les faveurs des électrices indécises, Barack Obama a formulé hier soir au talk-show de Jay Leno son premier commentaire sur les propos de Richard Mourdock, candidat républicain au Sénat des États-Unis dans l'Indiana, qui a affirmé mardi soir lors d'un débat qu'une grossesse après un viol reste «un don de Dieu».

Dans sa déclaration, le président a également fait allusion aux commentaires de Todd Akin, un autre candidat républicain au Sénat des États-Unis, selon lesquels la femme dispose de défense pour prévenir une grossesse lors d'un viol. Je le cite :

«Bon, je ne sais pas comment ces gars arrivent à des idées pareilles. Je vous propose une théorie plus simple. Un viol reste un viol. C'est un crime. Et faire des distinctions sur le viol n'a pas vraiment de sens pour moi, n'a pas de sens du tout.»

«C'est exactement pour cela qu'il n'est pas judicieux d'avoir un groupe d'hommes au pouvoir en train de prendre des décisions sur la santé des femmes. Les femmes sont capables de prendre des décisions en consultation avec leur partenaire et leur médecin. Quand les hommes politiques se mêlent d'une telle affaire, sans être souvent bien informés, c'est un problème énorme. Et cela fait forcément partie des enjeux de cette élection.»

Comme on peut le voir dans la vidéo qui coiffe ce billet, le camp de Barack Obama tente d'associer Mitt Romney et Paul Ryan aux propos de Mourdock (qui a reproché à ses critiques de les avoir «déformés»). Romney a condamné le commentaire de Mourdock mais ne lui a pas retiré son appui. Les membres de son parti ont adopté une position semblable, à l'exception de John McCain, qui a appelé Mourdock à s'excuser et à reconnaître qu'il s'était mal exprimé.

Barack Obama a également fait allusion à Donald Trump lors de son passage sur le plateau de Leno. Comme on peut le lire dans cet article, le promoteur immobilier a promis hier de verser 5 millions de dollars à l'organisme de charité du choix de Barack Obama si ce dernier accepte de publier d'ici le 31 octobre ses diplômes et son formulaire de demande de passeport. C'était sa grande annonce, qui a fait de lui la risée de Twitter.

Interrogé sur les origines de l'inimité de Trump à son égard, le président né à Honolulu a ironisé : «Tout cela date de notre enfance ensemble au Kenya.»