Même s'il se défend d'avoir tenté d'influencer l'issue de l'élection présidentielle américaine, Benjamin Nétanyahou a donné l'impression à plusieurs Israéliens et Américains de souhaiter la victoire de Mitt Romney face à Barack Obama. D'où la question que se posent les médias de son pays aujourd'hui : le premier ministre israélien a-t-il nui à la cause de l'État hébreu en misant sur le mauvais cheval?

Cet extrait d'un article de l'AFP résume la situation :

L'ambassadeur des États-Unis en Israël, Dan Shapiro, s'est efforcé d'apaiser la polémique en qualifiant de «ridicule» l'idée d'un «désir de vengeance» du président réélu.

Les analystes israéliens s'interrogent néanmoins sur le «prix» que Barack Obama pourrait faire payer à M. Nétanyahou à un peu plus de deux mois d'un scrutin crucial.

«Nétanyahou a parié et nous allons payer», résume le tabloïd Yédiot Aharonot.

Même son de cloche à gauche, au Haaretz : «Obama a maintenant quatre ans pour régler ses comptes avec Nétanyahou, pour le soutien ouvert à Mitt Romney, pour ses dépréciations (d'Obama) devant le Congrès, pour le gel des négociations avec les Palestiniens, pour la colonisation et pour avoir tenté de lui faire la leçon sur le dossier iranien».

Notons que le président Obama a remporté 69% du vote juif mardi, selon les sondages réalisés à la sortie des bureaux de scrutin. Il s'agissait d'une baisse de neuf points de pourcentage par rapport à l'élection de 2008.