I'm a number guy. Mitt Romney a souvent employé cette formule pour se décrire, se vantant de pouvoir analyser tous les chiffres disponibles avant de prendre la bonne décision. Eh bien, au jeu des chiffres, l'ancien conseiller en gestion et fondateur de Bain Capital a perdu de façon spectaculaire mardi.

«Sous le choc» : telle est l'expression utilisée par un des conseillers de Mitt Romney pour décrire sa réaction à l'annonce de sa défaite. Il faut comprendre que le candidat républicain et ses stratèges étaient convaincus de gagner l'élection présidentielle jusqu'au tout dernier moment, comme l'explique le journaliste de Slate John Dickerson dans cet article.

Romney et compagnie croyaient qu'il leur suffirait de remporter le vote des indépendants pour conquérir la Maison-Blanche. Ils refusaient d'autre part de croire que Barack Obama et son équipe parviendraient à obtenir une participation des électeurs noirs, latinos et jeunes égale ou supérieure à celle de 2008. Et ils se moquaient des «succursales» ouvertes par l'équipe d'Obama dans les États clés pour favoriser la mobilisation des électeurs démocrates.

Au bout du compte, Romney a remporté par cinq points le vote des indépendants au niveau national avec le résultat que l'on sait. L'homme des chiffres et des données s'est trompé sur la composition de l'électorat américain et son système informatique (ORCA) hyper sophistiqué pour suivre l'évolution du vote républicain le jour du scrutin a flanché lamentablement, comme l'expliquent les journalistes de Politico Maggie Haberman et Alexander Burns dans cet article.

L'équipe électorale d'Obama, de son côté, a prédit le résultat du scrutin de Floride à 0,2% près et à 0,4% près celui d'Ohio, comme on peut le lire dans cet article de la journaliste de BuzzFeed Rudy Cramer.

Bien sûr, plusieurs autres facteurs ont contribué à la défaite de Mitt Romney. Mais il est intéressant de noter qu'il a été battu dans un domaine, celui des chiffres, qui constituait prétendument sa force.