Quatre-vingt dix-sept représentants républicains ont envoyé lundi une lettre à Barack Obama exprimant leur opposition à la nomination éventuelle au poste de secrétaire d'État de l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Susan Rice. Selon eux, Rice a «propagé une fausseté» au sujet de l'affaire Benghazi lors d'interviews accordées aux chaînes de télévision américaines le dimanche 16 septembre.

Ainsi se poursuivait l'étrange campagne républicaine contre Rice, à qui l'on peut tout au plus reprocher d'avoir répété ce qui était alors le consensus des services de renseignement américains concernant l'attaque du 11 septembre contre le consulat américain de Benghazi ayant mené à la mort de quatre Américains dont l'ambassadeur Christopher Stevens.

Susan Rice avait déclaré que l'attaque était le résultat d'une manifestation «spontanée (contre le film L'innocence des musulmans) ayant dégénéré» et à laquelle des «éléments extrémistes» avaient participé. Par cette explication, qui n'est pas tellement éloignée de la réalité, comme l'explique le journaliste Joe Klein de l'hebdomadaire Time dans ce billet, Rice a causé un «tort irréparable à sa crédibilité dans son pays et dans le monde», selon les signataires républicains de la lettre à Obama.

Ces mêmes républicains, de même que les sénateurs John McCain et Lindsey Graham, ne s'étaient pourtant pas opposés à la nomination au poste de secrétaire d'État d'une autre Rice, Condoleezza celle-là, après qu'elle eut propagé, à titre de conseillère à la sécurité nationale, pas une mais plusieurs faussetés concernant les armes de destruction massive en Irak.

Tout ça a poussé le chroniqueur Michael Tomasky du Daily Beast à exprimer dans ce billet le souhait que le président décide de remplacer Hillary Clinton par Susan Rice, juste pour voir si les McCain, Graham et cie oseront mettre à exécution leur menace de faire obstacle à la promotion d'une femme qui ne mérite aucunement le traitement que les républicains lui réservent.