Vous en aviez assez d'entendre parler du «mur budgétaire» ou du «précipice fiscal», ces métaphores plus ou moins efficaces pour illustrer la situation dramatique dans laquelle les États-Unis se seraient retrouvés faute d'un vote du Sénat et de la Chambre des représentants en faveur d'une loi évitant au pays une cure d'austérité forcée?

Eh bien, je suis désolé de gâcher le début d'année de ceux qui ne le savent pas déjà, mais Washington nous cassera les oreilles au cours des prochaines semaines avec un autre problème fiscal qui a déjà engendré un bras de fer surréaliste en juillet 2011 entre la Maison-Blanche et les républicains du Congrès : le relèvement du plafond de la dette américaine.

Selon le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, la dette américaine a crevé lundi son plafond de 16 394 milliards de dollars, et seules des mesures exceptionnelles du Trésor permettront aux États-Unis de faire face à leurs obligations légales au cours des prochaines semaines.

Après avoir dû avaler une pilule amère - une hausse des taux d'imposition pour les Américains les plus fortunés sans aucune coupe budgétaire -, les républicains du Congrès seront tentés de reprendre leur menace de 2011 : pas de relèvement du plafond de la dette sans coupes budgétaires drastiques.

Or, après avoir présenté hier soir comme une victoire l'entente pour éviter le précipice fiscal, Barack Obama a servi aux républicains une mise en garde sur le plafond de la dette. Je cite la déclaration du président :

«Je négocierai sur beaucoup de choses, mais je ne débattrai pas encore avec le Congrès sur la nécessité d'acquitter les factures induites par les lois déjà adoptées. Je répète : nous ne pouvons pas ne pas acquitter les factures que nous avons déjà accumulées.»

Reste maintenant à voir si cette mise en garde atteindra la cible et, au cas contraire, si Obama cédera ou non sur cette question.