C'est aujourd'hui que le conseil d'administration d'AIG décidera s'il s'associera à une plainte réclamant 25 milliards de dollars au gouvernement américain, qui a sauvé l'assureur de la faillite au plus fort de la crise des subprimes.

La plainte originale a été engagée en 2011 par l'ancien patron d'AIG et premier actionnaire du groupe, Maurice Greenberg. Selon le financier légendaire, le gouvernement a imposé des conditions trop onéreuses aux actionnaires en échange de son aide de 182 milliards de dollars.

La décision du conseil d'AIG survient un mois après que l'assureur eut retrouvé sa pleine autonomie, ayant racheté les dernières actions que possédait l'État à son capital. Elizabeth Warren, nouvelle sénatrice du Massachusetts et critique de Wall Street, n'a aucun doute sur ce que le conseil devrait faire. Je cite sa déclaration sur le sujet :

«AIG devrait remercier les contribuables américains pour leur aide et non pas mordre la main qui l'a aidé à sortir d'une crise.»

Or, comme l'a expliqué hier le New York Times dans cet article, la décision d'AIG n'est pas si simple. L'assureur pourrait en effet être poursuivi par ses actionnaires si Greenberg arrachait sans son appui un règlement au gouvernement.

Sur le plan des relations publiques, cependant, la situation est limpide. Si AIG devait poursuivre son sauveteur, les politiciens et les citoyens américains rivaliseraient d'indignation. Non sans raison.