Il n'y a pas un seul magasin d'armes à feu à Chicago. Les armes de poing y ont été interdites durant des décennies jusqu'en 2010, et les fusils d'assaut et les chargeurs à grande capacité le sont toujours. Et pourtant, la Ville des Vents a enregistré 506 homicides en 2012, dont plus des trois quarts ont impliqué des armes à feu (404 homicides ont été commis à New York en 2012).

Comme l'explique le New York Times dans un article publié aujourd'hui à la Une, les défenseurs du droit de posséder des armes à feu invoquent le taux d'homicides de Chicago pour affirmer que les lois les plus strictes ne réduisent pas la violence due aux armes à feu. Leurs adversaires affirment au contraire que Chicago est l'exemple parfait des conséquences du refus d'uniformiser les lois sur les armes à feu au sein des États et du pays.

Plus d'un quart des armes à feu confiquées par la police de Chicago au cours des cinq dernières années ont été achetées en banlieue de Chicago, où les lois sont moins sévères. Depuis 2008, plus de 1 300 armes confisquées ont été achetées dans un seul et même magasin, situé à Riverdale, à quelques kilomètres à l'extérieur des limites de Chicago.

Nombre d'armes qui aboutissent dans les rues de Chicago, où le problème des gangs est aigu, proviennent aussi d'États qui ont des lois sur les armes à feu encore moins strictes que celles de l'Illinois, dont l'Indiana, le Kentucky, le Mississippi et la Georgie.

Le Times publie un graphique fascinant sur la provenance des quelque 50 000 armes à feu confisquées par la police de Chicago de 2001 à mars 2012. Plus de la moitié de ces armes venaient de l'extérieur de l'Illinois.