Une note confidentielle du département de Justice américain conclut que le gouvernement des États-Unis peut commander l'assassinat de citoyens américains à l'étranger si ceux-ci sont considérés comme de hauts responsables d'Al-Qaïda ou d'un groupe associé, et ce, même s'ils ne sont pas en train de préparer activement une attaque contre les États-Unis.

Tel est le résumé que fait NBC de la note de 16 pages remise à une commission du Sénat américain et obtenue par la chaîne. Le document n'est pas à confondre avec la note secrète préparée par le ministère de la Justice pour justifier l'assassinat par drone en septembre 2011 au Yémen de l'imam radical Anouar al-Aulaqi, haut responsable d'Al-Qaïda né au Nouveau-Mexique.

La note obtenue par NBC contient une définition élastique d'une menace «imminente», précisant qu'elle s'applique à un suspect qui est généralement engagé dans des activités terroristes ciblant les États-Unis. La divulgation non autorisée du document coïncide avec l'envoi d'une lettre au président par un groupe bipartite de 11 sénateurs demandant la publication de toutes les notes juridiques concernant le recours aux drones par l'administration Obama.

Je cite un extrait de cette lettre :

«À l'évidence, il y aura des circonstances où le président a l'autorité d'avoir recours à la force mortelle (contre des Américains qui prennent les armes contre le pays). Mais il est d'une importance primordiale (...) que le Congrès et le public américain aient une compréhension complète de la façon dont l'Exécutif interprète les limites de son autorité.»

La divulgation non autorisée de la note du ministère de la Justice intervient aussi à l'avant-veille de l'audition de confirmation de John Brennan comme chef de la CIA devant une commission du Sénat. À titre de conseillerdu président dans la lutte contre le terrorisme, Brennan a joué un rôle clé dans le programme d'attaques par drones en Afghanistan, au Pakistan et au Yémen.

P.S. : Rachel Maddow a consacré ce topo hier soir à l'exclusivité de NBC :