La National Rifle Association et son principal porte-parole, Wayne LaPierre, expriment toute la paranoïa dont ils sont capables dans une nouvelle pub télévisée et une tribune publiée sur un site internet conservateur.

Dans sa pub (voir la vidéo qui coiffe ce billet), le lobby des armes à feu accuse l'administration Obama de vouloir confisquer les fusils d'assaut et créer un registre des armes à feu national, ce que le ministère de la Justice nie vigoureusement.

Au lendemain d'un discours sur l'état de l'Union où le président a appelé le Congrès à resserer les lois sur les armes à feu, Wayne LaPierre a signé de son côté un texte halluciné dans lequel il présente en termes apocalyptiques les raisons d'acheter des armes à feu. J'en cite plusieurs :

«Les gangs de trafiquants de drogue ont envahi chaque ville de relative importance aux États-Unis»;

«La frontière demeure poreuse, permettant non seulement aux gens qui cherchent du travail de venir aux États-Unis, mais aussi aux criminels dont le travail est le meurtre, le viol, le vol et le kidnapping»;

«La frontière demeure également ouverte aux agents d'A-Qaïda et autres organisations terroristes, ce qui ne présage rien de bon»;

«Une tuerie haineuse - perpétrée par des terroristes ou un fou qui aurait dû être enfermé depuis longemps - sera le prétexte au déclenchement d'un tsunami de restrictions sur les armes à feu»;

«Après l'ouragan Sandy, nous avons vu le monde infernal auquel nous exposent les prohibitionnistes des armes à feu avec leur utopie. Les pilleurs étaient déchaînés dans le sud de Brooklyn. Il n'y avait pas de nourriture, d'eau ou d'électricité. Et si vous vouliez marcher plusieurs kilomètres pour obtenir des vivres, vous deviez rentrer avant la tombée du jour, car vous risquiez de ne pas rentrer du tout à la maison»;

«Personne ne sait quand le krach financier aura lieu, mais si le pays fait faillite, il n'y aura probablement pas assez d'argent pour payer les policiers»;

«Ouragans. Tornades. Émeutes. Terroristes. Gangs. Criminels solitaires. Tels sont les périls auxquels nous aurons assurément à faire face - pas peut-être. Acheter une arme à feu ne participe pas de la paranoïa. C'est une question de survie.»