Après un marathon législatif qui a pris fin à 5h ce matin, le Sénat américain a adopté son premier budget en quatre ans, par 50 voix contre 49. Contrairement à celui de la Chambre des représentants, le budget adopté par le Sénat à majorité démocrate ne vise pas l'équilibre budgétaire en dix ans et prévoit une augmentation des impôts de près de 1 000 milliards de dollars et des dépenses immédiates d'infrastructures de 100 millions de dollars.

Le texte prévoit que le déficit budgétaire du gouvernement s'élèvera à 566 milliards de dollars dans dix ans à la suite de coupes relativement modestes (pendant cette période, la part de la dette américaine détenue par les étrangers passera de près de 12 000 milliards de dollars à plus de 18 000 milliards).

Le budget comporte en outre des dizaines d'amendements non contraignants, dont l'un appelle à l'abrogation d'une taxe prévue dans la réforme de la santé de Barack Obama sur les équipements médicaux et un autre réclame l'approbation du projet Keystone XL.

En principe, le budget du Sénat doit maintenant être «réconcilié» avec celui de la Chambre des représentants. Personne ne croit que la chose sera possible, même si les deux partis viennent de démontrer leur intention de revenir à un fonctionnement un peu plus normal après des blocages parlementaires à répétition.

De fait, l'adoption d'un budget par le Sénat pourrait ouvrir la voie à des négociations fructueuses sur la réforme des programmes générateurs de déficits, dont le programme d'assurance-santé Medicare, et la réforme du code fiscal.

Aucun républicain n'a voté pour le budget du Sénat et quatre démocrates ont voté contre. Tous élus dans des États conservateurs, ces démocrates devront défendre leur siège en 2014. C'est en partie pour des raisons électoralistes que le Sénat n'avait pas adopté de budget au cours des quatre dernières années.