Vous tuez un de nos ennemis, et nous vous donnons la permission de survoler notre espace national avec vos drones pour tuer les vôtres. Tels sont, essentiellement, les termes de l'entente américano-pakistanaise qui ont permis à l'administration Bush, en 2004, de lancer une campagne de frappes de drones dans la zone tribale du Waziristan que l'administration Obama a continuée et étendue.

Le pacte Washington-Islamabad est révélé dans The Way of the Knife, un livre écrit par un journaliste du New York Times, Mark Mazzetti, dont le journal publie un extrait aujourd'hui. Nek Muhammad, l'ennemi que le Pakistan voulait éliminer, a été tué en même temps que plusieurs autres personnes, dont deux garçons, âgés de 10 et 16 ans, en juin 2004, dans la toute première frappe de drones de la CIA au Pakistan.

L'armée pakistanaise avait revendiqué l'assassinat de Muhammad. Le président du pays, Pervez Musharraf, était persuadé qu'il pourrait continuer longtemps à cacher le rôle de la CIA dans sa campagne contre les militants islamistes. «Au Pakistan, les choses tombent du ciel tout le temps», avait-il confié à un responsable de la CIA, selon Mazzetti.