Dans l'esprit de plusieurs Américains, feu Margaret Thatcher est indissociable de Ronald Reagan, dont elle a été la confidente et parfois le mentor en politique étrangère. Les deux dirigeants partageaient la même idéologie économique et la même hostilité à l'égard de l'URSS. Et comme l'ancien président américain, l'ancienne première ministre britannique est un modèle politique que citent encore les conservateurs américains, de Mitt Romney à Newt Gingrich en passant par Sarah Palin.

Maggie et Ronnie n'étaient cependant pas toujours sur la même longueur d'onde. La «dame de fer» avait notamment critiqué en privé l'absence d'appui militaire des États-Unis lors de la guerre des Malouines opposant, en 1982, la Grande-Bretagne à l'Argentine, selon des documents officiels secrets publiés en décembre dernier. Elle avait aussi refusé la proposition du président Reagan d'envoyer une force d'interposition et d'établir une cosouveraineté anglo-argentine sur les Malouines.

«Le Royaume-Uni n'a pas perdu autant de vies précieuses au cours de cette guerre et il n'a pas envoyé une armada pour remettre le sort de ces possessions de la Couronne entre les mains d'un groupe de contact», avait-elle dit au président américain.

Thatcher avait moins d'affinités avec le successeur de Reagan, George Bush père, dont elle doutait de la fermeté. Constatant les hésitations de ce dernier après que Saddam Hussein eut envahi le Koweït en 1990, elle lui aurait fameusement dit : «Don't go wobbly on me, George».

P.S. : Le New York Times résume ici la vie de Margaret Thatcher, «qui a transformé la Grande-Bretagne» selon le quotidien.