«Gitmo est en train de me tuer» : c'est le titre d'une tribune publiée aujourd'hui par le New York Times et signée par Samir Naji al Hasan Moqbel, un des quelque 40 détenus de Guatanamo en grève de la faim depuis le 6 février.

Le Yéménite de 35 ans, arrêté au Pakistan après l'invasion de l'Afghanistan par les États-Unis, est à Guantanamo depuis 11 ans et trois mois. Il n'a jamais été inculpé pour quoi que ce soit, même si les militaires américains ont déjà déclaré qu'il avait servi de «garde» à Oussama ben Laden, ce qu'il qualifie de «bêtise».

Dans sa tribune, le détenu décrit notamment le processus douloureux et humiliant par lequel certains grévistes de la faim de Guantanamo sont nourris de force (ils ont en permanence un tube dans le nez qui descend dans leur estomac). Et il ajoute :

«La seule raison pour laquelle je suis encore ici est que le président Obama refuse de retourner quelque prisonnier que ce soit au Yémen. Cela n'a pas de sens. Je suis un être humain, pas un passeport, et je mérite d'être traité comme un être humain.

«Je ne veux pas mourir ici, mais jusqu'à ce que le président Obama et le président du Yémen fassent quelque chose, c'est ce que je risque chaque jour.»

Selon leurs avocats, au moins 40 des 166 détenus de Guantanamo ont entrepris une grève de la faim après des fouilles répétées de leurs corans qu'ils ont perçues comme une profanation religieuse et la confiscation d'effets personnels, comme des lettres et des photos de famille ou du courrier de leurs avocats.