Le sénateur du Texas Ted Cruz, héros du Tea Party et épine dans le pied de l'establishment républicain, songe sérieusement à briguer la présidence en 2016, selon ses amis et confidents, qui se sont confiés au journaliste Robert Costa de la revue conservatrice National Review.

Cruz, dont les méthodes et les traits ont déjà été comparés à ceux du sénateur Joseph McCarthy, serait convaincu d'avoir l'appui des membres de la base républicaine dans une course éventuelle à l'investiture du GOP qui l'opposerait aux sénateurs Marco Rubio de Floride et Rand Paul du Kentucky, entre autres. Il serait d'avis que ses collègues ont commis une grave erreur en se montrant favorable à une réforme de l'immigration qui ouvrirait la voie à la naturalisation de millions de personnes en situation illégale.

Ses supporteurs voient en Ted Cruz un autre Barry Goldwater, à un détail près. Comme Goldwater, Cruz est un conservateur pur et dur qui ne croit pas à la modération et encore moins aux compromis. Mais ses partisans sont persuadés qu'il aurait plus de succès sur le plan électoral que l'ancien sénateur d'Arizona, battu à plate de couture par Lyndon Johnson en 1964.

Selon l'article de Costa, Cruz ne s'inquiète pas du fait qu'il ait vu le jour à Calgary, où il a vécu les quatre premières années de sa vie. Il se considère éligible à la Maison-Blanche du fait que sa mère, née au Delaware, possédait la citoyenneté américaine au moment d'accoucher. Son père est né à Cuba. La Constituion des États-Unis exige d'un candidat présidentiel qu'il soit "citoyen de naissance".

Mais qu'en pense Donald Trump? «Il (Cruz) a très franc et ouvert sur le lieu de sa naissance et son passé», a déjà répondu le roi des truthers, qui n'est évidemment pas arrivé à la même conclusion en ce qui concerne Barack Obama.

Âgé de 42 ans, Ted Cruz a une feuille de route impressionnante. Diplômé des facultés de droit de Harvard et Princeton, il a été l'avocat principal de l'État du Texas de 2003 à 2008 et a plaidé à plusieurs reprises devant la Cour suprême des États-Unis. Ses critiques ne lui reprochent pas seulement son extrémisme mais également sa suffisance.