C'est la question que même des républicains du Congrès se posent, alors que la Chambre des représentants tiendra aujourd'hui la première audition sur une des trois affaires qui fragilisent l'administration Obama : le ciblage des groupes conservateurs par les services fiscaux américains (IRS).

Comme on peut le lire dans le New York Times et le Washington Post (ici et ici), les républicains se souviennent de la période entre 1995 et 1998 où, après avoir conquis la majorité à la Chambre pour la première fois en 40 ans, ils ont multiplié les enquêtes sur les scandales réels ou imaginés de l'administration Clinton, allant même jusqu'à compléter une procédure d'impeachment contre le président pour avoir menti sous serment à propos de sa relation sexuelle avec une stagiaire de la Maison-Blanche.

À la fin de toutes ses inquisitions, la cote de popularité de Bill Clinton était à la hausse et celle des républicains du Congrès à la baisse.

Un tiers des commissions de la Chambre des Congrès entendent tenir des auditions sur le ciblage de groupes conservateurs par l'IRS, un scandale plus prometteur pour les républicains que l'affaire Benghazi, qui se dégonfle davantage chaque jour. Les fonctionnaires de l'IRS n'ont pas seulement abusé de leur pouvoir, ils l'ont fait aux dépens de groupes proches du Tea Party qui dénoncent un gouvernement envahissant et qui ont contribué à la victoire historique du Parti républicain lors des élections de mi-mandat de 2010.

Il y a évidemment un risque de surdose dans la multiplication des auditions sur l'IRS, qui s'ajouteront à celles sur l'affaire Benghazi et l'affaire AP (la saisie secrète de relevés téléphoniques de l'agence Associated Press par le ministère de la Justice).

Il y a également un risque de dérapage dans une affaire, celle de l'IRS, qui ramène à l'avant-scène les défenseurs et promoteurs du Tea Party au Congrès, dont la représentante du Minnesota Michele Bachmann, qui a évoqué hier l'impeachment de Barack Obama.

Le président a nié tout rôle dans le cliblage de groupes conservateurs par l'IRS, défendu l'action de son gouvernement dans l'affaire AP et qualifié l'affaire Benghazi de «diversion».