Eric Holder a exprimé des regrets concernant son rôle dans le cas du journaliste de Fox News James Rosen, qui a été espionné par le FBI dans le cadre d'une enquête sur des fuites sur la Corée du Nord impliquant un conseiller du département d'État. C'est du moins ce qu'on peut lire dans cet article publié mardi sur le site The Daily Beast.

Holder a accordé une interview au Daily Beast dans le cadre d'une campagne pour amadouer la presse américaine, qui s'est indignée récemment non seulement de la surveillance de Rosen mais également de la saisie secrète de relevés téléphoniques de l'agence Associated Press. Le ministre n'a pas exprimé ses regrets directement au Daily Beast mais à des proches, s'il faut se fier au journaliste de ce site.

Quoi qu'il en soit, Eric Holder entend poursuivre aujourd'hui sa campagne de charme auprès des journalistes. Il a en effet convoqué les représentants de plusieurs médias américains pour discuter de l'opportunité d'apporter des changements aux règles de son ministère sur les enquêtes anti-fuites. Or cette rencontre fait elle-même l'objet d'une controverse. Plusieurs médias, dont le New York Times, CNN et l'Associated Press, ont fait savoir qu'ils n'y participeront pas si le ministre continue à insister pour que ses échanges avec les journalistes soient off the record.

Le Washington Post a cependant décidé de se plier à cette demande, faisant valoir que ses journalistes participent souvent à des séances d'information off the record avec des responsables gouvernementaux. Le journal Politico et le USA Today y seront également.

Les médias ne sont évidemment pas les seuls à mener la vie dure à Eric Holder ces jours-ci. Comme on peut le lire dans cet article du New York Times, des républicains du Congrès soupçonnent le ministre de la Justice de s'être parjuré lors d'une audition récente en déclarant qu'il n'avait jamais eu l'intention de poursuivre un journaliste pour avoir publié des informations confidentielles.

Des républicains estiment que cette déclaration est démentie par un procès verbal du FBI faisant état de motifs probables de croire que James Rosen avait enfreint la loi contre l'espionnage. Sur la foi de ce procès verbal, Holder a signé un mandat permettant notamment au FBI de fouiller les courriels de Rosen.

Le ministère de la Justice défend Holder en affirmant que le procès verbal n'avait pas été rédigé pour poursuivre Rosen mais pour permettre au FBI de poursuivre une enquête qui a mené à l'inculpation de la source du journaliste de Fox News. Cette source avait révélé au journaliste que les États-Unis avaient une taupe en Corée du Nord.