La Chambre des représentants à majorité républicaine doit déposer aujourd'hui le projet de loi le plus restrictif du Congrès en matière d'avortement en une décennie. Le texte vise à interdire l'avortement après la 22e semaine de grossesse aux États-Unis.

La Cour suprême des États-Unis permet l'avortement jusqu'à ce que le foetus soit apte à vivre en dehors de l'utérus, soit à partir de la 24e semaine.

Le projet de loi de la Chambre n'a aucune chance d'être adopté par le Sénat, où les démocrates sont majoritaires. L'état major républicain de la Chambre a néanmoins accepté de le soumettre à un vote pour satisfaire une demande de sa base électorale. Celle-ci a contribué à faire adopter des lois semblables dans certains États au cours des derniers mois, notamment au Dakota du Nord et en Arkansas où les limites ont été fixées à six et 12 semaines.

La base républicaine est particulièrement aux abois depuis les révélations sur les pratiques de Kermit Gosnell, ce médecin de Philadelphie reconnu coupable récemment d'avoir tué trois bébés après des avortements ratés.

La démarche des républicains de la Chambre va à l'encontre des recommandations des auteurs d'une autocritique rédigée après la défaite à l'élection présidentielle de novembre 2012. Ceux-ci avaient notamment encouragé les républicains à éviter les questions sociales comme l'avortement qui font paraître leur parti intolérant et dépassé.

Le commanditaire du projet de loi sur l'avortement, Trent Franks, un représentant d'Arizona, a d'ailleurs suscité la controverse la semaine dernière en affirmant que le taux de grossesse était «très bas» chez les femmes violées. Il défendait ainsi sa décision de n'inclure aucune exception pour le viol ou l'inceste dans son texte.

Le projet de loi a été amendé et contient désormais une exception pour les viols et les incestes qui ont été rapportés à la police par les victimes.