Avec l'aide de l'état-major républicain à la Chambre des représentants, Barack Obama a remporté hier soir une courte victoire sur les opposants aux programmes de surveillance de l'Agence de sécurité nationale (NSA).

Un projet de loi destiné à mettre fin à la collecte en vrac de donnés téléphoniques par la NSA a été défait par 217 voix contre 205. Une alliance inusitée entre les représentants républicains les plus conservateurs et les représentants démocrates les plus progressistes est ainsi venue à un cheveu d'infliger une défaite symbolique à l'administration Obama et à la NSA.

(Quatre-vingt-quatorze républicains ont défié leur leadership en votant pour le projet de loi, alors que 111 démocrates ont fait un pied de nez à leur président.)

Cette défaite aurait été symbolique parce que le projet de loi n'avait aucune chance d'être approuvée par le Sénat. Le texte de la Chambre aurait forcé la NSA à limiter sa collecte de donnés téléphoniques aux personnes ciblées dans le cadre d'une enquête policière.

N"empêche, les opposants aux programmes de surveillance de la NSA à la Chambre ont promis de revenir à la charge pour empêcher l'agence d'espionnage de collecter en vrac non seulement des donnés téléphoniques mais également celles que l'on retrouve sur internet.

«Si seulement sept républicains avaient changé de côté, nous aurions gagné», a déclaré le représentant républicain du Michigan Justin Amash, co-auteur du projet de loi avec le représentant démocrate du même État, John Conyers.

Amash, 33 ans, est l'un des leaders de l'aile libertarienne du Parti républicain à la Chambre.

Le vote sur le projet de loi est intervenu à la fin d'une journée où Edward Snowden, l'homme qui a dévoilé les programmes de surveillance de la NSA aux médias, s'est vu refuser la permission de quitter l'aéroport de Moscou, où il se trouve depuis un mois.

À noter que l'opinion des Américains au sujet de l'ancien consultant de la NSA change. Selon un sondage Washington Post/ABC News publié hier, 53% d'entre eux pensent qu'il devrait être poursuivi au criminel pour avoir orchestré les fuites dans la presse, alors qu'ils n'étaient que 43% à penser cela il y a un mois.